L’arabesque du goût

À chaque dégustation de vin, je m’étonne de sentir monter en moi le dessin de cette expérience. Un vin de bourgogne se déploie par exemple en ligne sinueuse dans mon palais. C’est depuis cet étonnement que ma proposition cherche des éléments de réponse et des hypothèses de travail. Je proposerai de commencer par interroger la possibilité d’un dessin intérieur, pensé comme marque et empreinte mnémonique à l’égal de la notion de mémoire chez Platon. Evénements vécus et expérience du réel laissent en effet en nous des empreintes qui m’apparaissent comme des « figures », un ensemble formel de lignes et de zones dont je cherche par une pratique de photographie-dessin à retrouver la sensation et la configuration. En dernier lieu, la notion schlegelienne d’arabesque — qui trouve origine dans les figures hybrides du grotesque — me permettrait de penser un dessin intérieur qui puisse lier ensemble deux objets hétérogènes et de nature radicalement opposée. L’arabesque qui apparait suite à une dégustation de vin serait-elle la force de cohésion de sensations éparses venant faire image en moi et dessiner un souvenir ?

Auteur
Daphné Le Sergent
maitre de conférences université Paris-8
Référence
RA011-18
Le Goût
Journées de Printemps 2018
Catégories
art-thérapie, psychologie, cinéma, musique
Noms propres
Duchamp M., Hergé, Caravage M., Sadoul N.
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