L’inattendu, l’accident de surface ?

L’inattendu convoque le hasard, « le hasard accepté » pour Soulages ; il convoque la surprise, l’imprévu, la nécessité de prendre des risques et de saisir sa chance.

Quels liens de pensée peuvent être faits entre l’expérience esthétique, ouverte par le travail artistique de Pierre Soulages, et l’expérience d’une séance d’art-thérapie contemporaine ?

Pour Didier Houzel, « c’est dans la dynamique du transfert que notre sérendipité est mise à l’épreuve, c’est là que l’inattendu nous attend et nous surprend »

(Houzel, éditorial, Journal de la psychanalyse de lenfant, nº 4, 30 mars 1987).

Avant l’importation dans la langue française du terme de sérendipité (fin du xxe siècle) existait déjà l’heuristique, l’art de trouver et de découvrir. La sérendipité sert la trouvaille, comme l’ont pratiquée les surréalistes, c’est-à-dire qu’elle inclut à l’art de découvrir, au don de trouver, l’objet même de la trouvaille.

La méthode heuristique de Pierre Soulages ne s’oriente pas vers la trouvaille d’un objet mais vers une poétique de l’accident. Un lien préalable avec l’art-thérapie contemporaine peut se tisser ici : l’objet s’absente, laissant la place à la création.

Cet article tentera de montrer que la recherche de Soulages chemine vers l’effet de l’accident en examinant plus spécifiquement l’accident de surface et l’expérience esthétique qu’il permet. Par l’éclairage transversal de certains moments de l’art contemporain, du regardeur de Duchamp à l’esthétique relationnelle, je tenterai de tracer ce qui dans l’œuvre peint de Pierre Soulages, résolument novateur, peut ouvrir des passerelles vers la pratique de l’art-thérapie contemporaine.

Auteur
Claire Dournier
art-thérapeute
clairedournier@orange.fr
Référence
RA018-08
L’Inattendu
Journées de Printemps 2022
Catégories
art-thérapie, psychologie, cinéma, musique
Noms propres
Duchamp M., Hergé, Caravage M., Sadoul N.
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