Le philosophe et l’artiste : à propos de Piet Mondrian

L’œuvre de Piet Mondrian, lequel dans son exploration de l’image aboutit à l’abstraction pure, s’accompagne de longue date d’un intérêt pour la théosophie. Démarche qui éloigne l’artiste de ses modèles, Cézanne ou le cubisme. Il s’est toujours dit « un réaliste concret », à la recherche des justes rapports de la ligne et la couleur, nous faisant évoquer à la fois la « prudence » d’Aristote et le juste milieu, et l’idéalisme de Platon par sa recherche des « principes plastiques universels ». Dans cet engagement dans une vie ascétique où il se marginalise suite à une révélation et un virage, il se tourne vers une pure géométrie comme dans le monde des vertus et des idées. La matière devient concept, qui ne sert plus la mimésis. Paradoxe, démarche artistique ou métaphysique ? Aurait-il, comme les autres artistes, été chassé de la cité parfaite des philosophes ? Mesure et démesure dans la quête de la perfection de son art et de son mode d’existence. Face à ces extrêmes, quels mécanismes inconscients supposer ? Il ne fut cependant pas le seul, pensons à Kupka, Kandinsky, les Spirites…, sur cette double voie.

Auteur
François Granier
praticien honoraire, CHU Toulouse, président de la SFPE-AT 
granierfrf@gmail.com
Référence
RA019-12
Mesure Démesure
Journées d’Automne 2022
Catégories
art-thérapie, psychologie, cinéma, musique
Noms propres
Duchamp M., Hergé, Caravage M., Sadoul N.
Lire l’article complet
S’abonner
Se connecter