Mesure, démesure, l’éternel retour

Entre la mesure et la démesure, il y a un brouillard de signes. Cela va dans tous les sens. Difficile de reconnaître une logique de sens. Cela va trop vite. Nous pouvons toutefois faire un constat : ce rapport entre la mesure et la démesure nous assigne à non achever un désir de totalité, à non espérer de nommer une finalité. Ces deux termes sont comme deux acteurs se renvoyant la balle sans que l’on sache la fin de l’histoire, si ce n’est une sorte de brouillard, de nuée faite de particules de chacun d’eux. Ceci à l’image de la nuée que l’on perçoit entre le chevalet immense et le jeune et frêle corps du peintre de la toile de Rembrandt, Le peintre dans son atelier. Ici, la mesure et la démesure renvoient à un éternel retour ; comme si l’œuvre à venir rappelait éternellement son histoire, son presque connu, pour se projeter dans la démesure de l’espérance.

Alors, pour résoudre cette tension entre les deux, le rapport entre mesure et démesure se résout-il du côté du symbole ? Ou est-ce uniquement et premièrement un rapport de signes à signes comme rêve ou drogue utiles et nécessaires à l’artiste ? La démesure étant entendue comme veduta, comme une échappée entre l’obsession de l’image et la confrontation au réel.

Il y a un principe en art-thérapie : c’est de proposer un dispositif extrêmement mesuré. Cela pour ne pas déjà exposer les patients à une démesure d’outils ou de matières, afin que le dispositif restreint leur permette d’appeler un retour, le plus simplement possible, à ce qui ne finit jamais chez eux.

Auteur
Olivier Saint-Pierre
art-thérapeute, plasticien, directeur de Schème
scheme@artherapielyon.fr
Référence
RA019-13
Mesure Démesure
Journées d’Automne 2022
Catégories
art-thérapie, psychologie, cinéma, musique
Noms propres
Duchamp M., Hergé, Caravage M., Sadoul N.
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