Démesure et mesure, pour un idéal humaniste

Excès du Gargantua de Rabelais et gigantisme du David de Michel-Ange.

Dans la pensée de la Renaissance, la mesure dans ses dimensions éthique et esthétique présuppose une référence à l’homme générique.

Pourtant, Rabelais, emblématique écrivain de la Renaissance française, utilise dans son œuvre Gargantua l’excès « à l’excès », semblant ainsi reléguer au second plan l’homme générique au profit de la démesure.

À Florence, Michel-Ange, qui fut le plus démesuré des artistes de la Renaissance italienne, sculpte dans le marbre le David géant. En même temps, la puissance créatrice et les qualités expressives dégagées par cette œuvre hors normes confèrent à ce nu héroïque une réalité humaine. 

Tout comme le géant Gargantua, le David géant est né de la démesure. Mais ces deux œuvres témoignent que l’exagération n’est pas déraison ni folie, mais souscrit aux idéaux de l’humanisme.

Après avoir présenté les excès de Rabelais dans Gargantua et la démesure de Michel-Ange dans la réalisation de son David géant, nous montrerons les effets qu’ils engendrent et notamment l’aspect créatif, voire récréatif, de cette démesure.

Puis, nous nous attacherons à souligner que derrière les excès de ces œuvres, dont une fut interdite pour obscénité et l’autre fit polémique à cause de sa représentation de la nudité, se dissimule véritablement un message empreint d’humanité et de dignité. Autrement dit, nous expliquerons en quoi ces exagérations servent précisément à répondre à l’idéal humaniste que ces auteurs prônent.

Auteur
Martine Marsat
docteure en lettres et sciences humaines et en sciences de l’éducation de l’université Lumière-Lyon-II
martine_marsat@yahoo.fr
Référence
RA019-14
Mesure Démesure
Journées d’Automne 2022
Catégories
art-thérapie, psychologie, cinéma, musique
Noms propres
Duchamp M., Hergé, Caravage M., Sadoul N.
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