L’atelier d’art-thérapie, un recueillement vers le simple, un déploiement vers l’immense

Nous vivons dans le désaveu et la déception des grandes révolutions, des grands projets de société. Mais l’urgence à laquelle ils voulaient répondre n’a pas disparu. L’enjeu ne se résume pas à quelques questions, comme par exemple le sens de la vie. L’enjeu est dans la construction ou la reconstruction permanente des actions de proximité, lieux d’expression, où renaissent les possibles dans un double mouvement : un recueillement vers le simple, un déploiement vers l’immense. Laisser la parole croître selon ce qu’elle porte afin que ce qu’elle rencontre, ou ce qu’elle affronte, lui soit nourriture et non extermination ou étouffement.

D’abord, dépasser la peur. Ses motifs sont des censures : le sentiment du dérisoire, du très petit, du vulnérable devant l’énormité des choses, des puissances en place, devant tout ce qui est à penser, à dire, à faire, tout ce qui serait nécessaire. L’immense paraît écrasant.

Il n’y a pas à espérer de solutions immédiates à ces difficultés. On ne peut que faire fond sur ce qui nous est donné. Quand, au sein d’un atelier d’art-thérapie, on laisse les premières traces, les premiers mots, aller selon ce qui les porte, on espère juste qu’ils vont doucement faire lever le monde dans lequel chaque individu s’est enfermé – afin que le monde s’y montre enfin comme une demeure, un lieu que nous pouvons habiter en goûtant toutes choses dans leur « aurore innocence », un espace où nous pouvons marcher, agir, déployer nos dons immenses avec confiance.

Auteur
Alain Vasseur
Itinéraires singuliers, Dijon
allain.vasseur@gmail.com
Référence
RA019-24
Mesure Démesure
Journées d’Automne 2022
Catégories
art-thérapie, psychologie, cinéma, musique
Noms propres
Duchamp M., Hergé, Caravage M., Sadoul N.
Lire l’article complet
S’abonner
Se connecter