En 356 av.J.-C., Érostrate incendie le temple d’Artémis à Ephèse, l’une des sept merveilles du monde, pour devenir célèbre et passer à la postérité. En 1950, un jeune moine bouddhiste zen
met le feu« par haine du beau» au sublime Pavillon d’or de Kyoto au Japon. Le 21 mai 1972, jour de la Pentecôte, un déséquilibré attaque la Pietà de Michel-Ange à coups de marteau, en criant :
« je suis Jésus-Christ, ressuscité d’entre les morts ». En février 2001, les bouddhas de Bamyan sont détruits par les Talibans. La bibliothèque de Tombouctou, le Crack des chevaliers, Palmyre tomberont à leur tour sous les coups des fanatiques.
La liste est longue de ces dégradations qui ont jalonné l’histoire de l’art. Témoignant d’un même agir destructeur, ces violences nous interrogent sur les rapports passionnels que les hommes entre tiennent avec l’art et le beau. L’évidence singulière de la beauté si impossible à démontrer interpelle chacun au fond de ses interrogations. Chaque culture en a donné ses modèles, tant philosophiques qu’esthétiques. La vision classique de la beauté liée à la vérité s’op pose à celle du sublime irreprésentable et de ses abstractions. Si le beau ne cesse d’interroger, d’émouvoir et d’ouvrir sur l’infini, il provoque aussi ceux qui s’acharnent à le détruire. Comment com prendre le désir de briser, mutiler, incendier ce que les hommes ont créé de plus beau ? Gestes de barbarie, folies individuelles ou collectives, les réponses sont multiples à rechercher dans l’histoire des relations particulières qui unissent l’art, le beau, les hommes et l’histoire.
Auteur |
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Luc Massardier |
Référence |
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RA014-03 Violences Journées d’Automne 2019 |
Catégories |
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art-thérapie, psychologie, cinéma, musique |
Noms propres |
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Duchamp M., Hergé, Caravage M., Sadoul N. |
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