La violence : souvent probable, jamais fatale

Le Courrier de l’Unesco daté de juillet-août 1970, titrait « L’homme, meurtrier de la nature mais non meurtrier par nature». Nous ne traiterons pas ici de la première affirmation (formulée il y a cinquante ans, bien avant les premiers avertissements du GIEC), mais nous essayerons de préciser la seconde. Dire que l’homme est homo homini lupus – un loup pour l’homme – (Hobbes) serait, semble-t-il, « calomnier le loup ». L’homme apparaît bien davantage comme homo homini mus rattus – un rat pour l’homme. Cette dernière affirmation fait écho aux travaux de Pierre Karli dont nous rappellerons l’essentiel. L’approche de Karli, pour qui le comportement d’agression n’est pas une fatalité, contraste avec celle de Konrad Lorenz, selon lequel, au contraire, ce comportement est un mode « naturel » d’adaptation et de régulation des conduites. Il conviendra de préciser le rapport entre violence et agressivité, de distinguer les différents types de comportement d’agression (intra vs inter spécifique, offensif vs défensif, prédation vs protection), de souligner la différence entre comportement d’agression et agressivité, et d’envisager les nombreux facteurs génétiques (pas de chromosome du crime), neurobiologiques (des mécanismes facilitateurs mais pas de neurones de la violence), hormonaux (violences sexuelles), environnementaux (promiscuité), culturels (René Girard, Michel Serres…), voire politiques, susceptibles d’affecter le passage à l’acte violent qui – et c’est ce sur quoi nous voudrions particulièrement insister – ne saurait être réduit à aucun d’entre eux.

Auteur

JEAN-FRANÇOIS LAMBERT
maître de conférences honoraire (Paris 8), enseignant à l’institut de philosophie comparée, membre du laboratoire CHArt (Paris 8)

Référence
RA014-01
Violences
Journées d’Automne 2019
Catégories
Neuropsychologie
Noms propres
Hobbes, Serres Michel, Karli Pierre
Lire l’article complet
S’abonner
Se connecter