Quand passe « la Grande Faucheuse », c’est « la Sarcleuse », barrant l’horizon, qui nous apparaît au premier plan de l’œuvre ultime que Braque a laissée sur son chevalet. Sa dernière touche, tache blanche, trou-lumière, éclairant le ciel sombre et nuageux plonge notre réflexion dans l’ombre et la lumière de cette toile qui nous amène au plus près de ce point d’effondrement que le peintre n’a cessé d’explorer à travers son travail pictural. Blessé gravement à la tête pendant la guerre 14 -18, Braque émerge d’un coma profond le jour-même et à l’heure exacte de son anniversaire de naissance. « L’infini m’a pénétré et je l’ai obscurément senti pénétrer à l’intérieur des choses. » L’approche d’un trou, d’un vide est difficile et dangereux. La défense serait de ne pas s’approcher de l’endroit où il n’y a pas de réponse. Mais pour Braque « il faut qu’on ne puisse rien dire devant un tableau ». Ces espaces blancs que Braque a peints dans diverses toiles et sous différentes formes, jusque dans la signature de certaines d’entre elles, font écho à cette dernière tache blanche. Nous essaierons de parcourir le chemin de cette trace, jusqu’à la touche finale. Le point-regard serait cette tache blanche, ce trou-lumière où est « tout ce qui me regarde ».
Auteur |
---|
Berlende Lamblin psychanalyste |
Référence |
---|
RA006-18 Ombre et Lumière Journées d’Automne 2014 |
Catégories |
---|
art-thérapie, psychologie, cinéma, musique |
Noms propres |
---|
Duchamp M., Hergé, Caravage M., Sadoul N. |
Lire l’article complet |
---|
S’abonner Se connecter |