Ombre et lumière : inquiétante étrangeté et apprentissage en art-thérapie  

Le thème de l’ombre et de la lumière, deux éléments n’existant que l’un par l’autre, amène la question de savoir comment la technique artistique, avec notamment l’étude des rapports entre clair et obscur, agit dans l’atelier d’art-thérapie ? Comment l’abord de ce rapport visuel peut-il signifier le clair-obscur psychique ? Comment le travail sur l’ombre et la lumière permet-il une élaboration ? Une question revient sans cesse dans les champs de pratique de l’artthérapie : comment relier et intégrer des concepts que tout sépare, du moins historiquement, qui se placent plus ou moins délibérément en opposition, voire en confrontation ? Dans le champ de la création artistique, savoir-faire technique et sensibilité profonde — reliée à l’inconscient, individuel et collectif — semblent avoir trouvé la voie de la non-dualité ainsi que de l’acceptation d’une part de mystère à préserver, au-delà du besoin de comprendre. Le domaine du soin souffre toujours de clivages entre tenants du sujet et ceux de l’objet, avec, aujourd’hui, un appel aux évaluations quantitatives et qualitatives. Leur intérêt reste limité pour l’art-thérapie puisque celles-ci ne sont pas pertinentes dans le domaine de la créativité artistique. Comment l’art-thérapie, en tant que démarche intégrative, peut-elle relier art et soin ? La création artistique pourrait en elle-même être une démarche auto-thérapeutique, tantôt individuelle tantôt collective ? Quelle est la place de l’accompagnateur/art-thérapeute ? Quelques exemples de travail avec les arts plastiques et la marionnette en art-thérapie permettront d’éclairer (un peu…?) la question du rapport entre l’expression spontanée de l’inquiétante étrangeté, notion psychanalytique, et l’apprentissage des techniques, notion psychopédagogique. Avec, en trame de fond, l’idée d’une intégration, en s’appuyant plutôt sur leur complémentarité, en cherchant leurs similitudes et leurs objectifs communs au-delà de leurs différences. L’acceptation de l’autre est une nécessité afin de faire face à notre profonde vulnérabilité. C’est la fragilité de l’humain qui nous impose une éthique. Mais la question du bien et du mal est-elle réductible à une opposition entre lumière et obscurité ?

Auteur
Irina Katz-Mazilu
art-thérapeute,
artiste plasticienne.
Référence
RA006-16
Ombre et Lumière
Journées d’Automne 2014
Catégories
art-thérapie, psychologie, cinéma, musique
Noms propres
Duchamp M., Hergé, Caravage M., Sadoul N.
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