Réalisé par Nicolas Roeg, L’Homme qui venait d’ailleurs (The Man Who Fell to Earth) est un film britannique sorti en 1976. Adapté du roman éponyme de Walter Stone Tevis paru en 1963, ce grand classique de science-fiction raconte, avec David Bowie dans le rôle titre, l’histoire d’un extraterrestre venu sur terre pour sauver Anthéa, sa planète d’origine, qui est menacée de sécheresse. « Tel qu’en lui-même enfin l’éternité le change2 », le film nous permettra de saisir plusieurs notions clé clés dans l’oeuvre de Bowie : l’extraterritorialité, l’étrangeté, l’extimité. Dépassant dans ses nombreux avatars musicaux subversifs — Ziggy Stardust, Alladin Sane, The Thin White Duke — la notion même d’identité3, Bowie campe un Thomas Jerome Newton (sic !) que ses inventions technologiques propulsent à la tête d’un empire commercial, les World Enterprises. Icare moderne, sa chute dans et vers l’humanité s’opère par l’amour, l’alcool, la déréliction, la faillite, l’échec. Composant un 33 tours, The Visitor, pour sa femme sur Anthéa, son Newton exacerbe l’adresse tragique de la musique et de sa mission. Mission que Bowie revisitera dans son ultime pièce de théâtre, Lazarus, au New York Theater Workshop, en décembre 2015. Déchiré par un ailleurs improbable — Anthéa est vouée à la disparition par une pénurie d’eau — et un ici d’abord flamboyant, puis désenchanté, le Newton de Bowie serait-il une figure inversée de notre condition humaine ? Bowie, Newton, Major Tom le savent — nous sommes seuls dans l’Univers.
Auteur |
---|
Silke Schauder psychologue clinicienne, art-thérapeute, professeure de psychologie clinique et psychopathologie, université de Picardie Jules Verne |
Référence |
---|
RA009-07 L’Étranger Journées d’Automne 2016 |
Catégories |
---|
art-thérapie, psychologie, cinéma, musique |
Noms propres |
---|
Duchamp M., Hergé, Caravage M., Sadoul N. |
Lire l’article complet |
---|
S’abonner Se connecter |