Face aux anonymes en rue, nous passons, les effleurons du regard et restons le plus souvent indifférents ou, à d’autres moments, nous offrons un sourire compatissant ou quelques pièces. À la faveur d’une rencontre dans la rue d’une jeune femme placée pendant des années dans le foyer éducatif où nous travaillons, nous avons souhaité questionner la notion d’errance, figure actuelle de l’étranger. Notion complexe et pluridimensionnelle, la trajectoire d’errance révèle des identités vacillantes et des relations éphémères, sinon méfiantes envers toute institution et tout investissement de l’autre. Loin de tout élan libérateur, l’errance enferme, isole, détruit, et la rue est rarement un espace transitionnel. Comment l’art — et plus particulièrement la littérature et le cinéma — traite-t-il l’inscription dans une non-place et permet-il de reconnaître les processus psychiques sous-jacents à cet itinéraire sans but chez une femme ? Nous ferons appel à l’ouvrage No et moi (De Vigan), aux films Rosetta (Dardenne) et Sans toit ni loi (Varda).
Auteur |
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Anne-Valérie Mazoyer psychologue, maître de conférences HDR, université Toulouse Jean Jaurès, LCPI |
Référence |
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RA009-16 L’Étranger Journées d’Automne 2016 |
Catégories |
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art-thérapie, psychologie, cinéma, musique |
Noms propres |
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Duchamp M., Hergé, Caravage M., Sadoul N. |
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