Tout être vivant se doit de défendre son intégrité. Dans ce but, il doit pouvoir reconnaître ce qui lui est étranger, c’est-à-dire le non-soi. De plus, les moyens qu’il développe contre ce non-soi doivent laisser intact le soi. Il existe ainsi un triple système de défense : les barrières physiques, l’immunité naturelle et l’immunité acquise. Les perturbations de ce remarquable système peuvent entraîner tantôt un défaut de neutralisation du non-soi, tantôt un défaut de reconnaissance du soi (maladies autoimmunes). Certes ! Mais alors comment le foetus (qui porte pour moitié des marqueurs cellulaires paternels, c’est-à-dire du non-soi) échappe-t-il aux défenses de sa mère ? Et qu’en est-il de ces bactéries qui nous habitent, dix à cent fois plus nombreuses que nos cellules somatiques. Ces « étrangères » sont absolument nécessaires à notre santé et elles pourraient même influencer notre cerveau du fait de leur interaction avec le système nerveux entérique. Nous illustrerons brièvement ces différents aspects pour suggérer comment le caractère largement composite (sinon antagoniste) de notre unité biologique peut nous aider à mieux saisir notre individualité psychologique et ses troubles.
Auteur |
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Jean-François Lambert maître de conférences honoraire à l’université Paris 8, associé au Laboratoire de psychopathologie et neuropsychologie (LPN) de l’UP 8 |
Référence |
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RA009-03 L’Étranger Journées d’Automne 2016 |
Catégories |
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art-thérapie, psychologie, cinéma, musique |
Noms propres |
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Duchamp M., Hergé, Caravage M., Sadoul N. |
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