« Étranger à tout » se déclare Vincent Van Gogh dans une lettre rédigée à 23 ans. À tout ? Sa vie le confirmera : à lui-même, à sa famille, à la société qui le rejette, à son pays qu’il quitte très tôt pour une errance européenne achevée en France, lieu de son suicide… Étranger était Meursault, héros du roman éponyme d’Albert Camus : tout aussi étranger à lui-même qu’à la société qui le juge. Dans son roman inachevé, Le premier homme, Camus questionne ses propres origines étrangères et déracinées, le manque du père et la quête ultérieure de celui-ci. Quel étranger parle donc en nous, transmis par les générations précédentes, modelé par notre histoire ? Un étranger qui nous échappe, inconnu et non maîtrisable … À quoi peut-il nous pousser : au meurtre ? à la création ? au suicide ? Quelle part d’étranger trouvera sa place dans l’art ? Van Gogh semble habité par L’étranger vêtu de noir du poème de Musset qu’il cite dans une lettre à son frère Théo. Le dialogue avec cette ombre amène chez lui une réponse double : la création artistique, très intense mais brève, ponctuée par le suicide. Création qui deviendra même art-thérapie aux moments les plus difficiles, insuffisante pourtant à le maintenir en vie. Nous questionnerons ce parcours, fascinant et tragique, ses rapports avec l’oeuvre et les conflits psychiques du peintre.
Auteur |
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Valérie Deschamps psychiatre, psychanalyste, médecin-chef HDJ Salneuve, Aubervilliers |
Référence |
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RA009-08 L’Étranger Journées d’Automne 2016 |
Catégories |
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art-thérapie, psychologie, cinéma, musique |
Noms propres |
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Duchamp M., Hergé, Caravage M., Sadoul N. |
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