« Dessine – moi l’étranger ». Une expérience plastique autour d’un signifiant

L’expérience est la suivante : il s’agit de mettre en résonance le signifiant et sa figuration possible. C’est le mot « étranger » qui sera le point de départ d’une idée imagée qui prendra forme sur papier, par un geste graphique et spontané, une proposition plastique subjective. À quoi nous renvoie ce terme, à quels vécus personnels, à quelles impressions, sensations… à quels souvenirs ? De quoi est-il évocateur ? Comment le dessinons-nous avant même de le définir ? Quelle en est la couleur, la forme, la matière… la représentation ? Beaucoup utiliseront la figuration, d’autres s’adonneront à l’abstraction. L’occasion de débrider un imaginaire, d’oser interpréter le mot par l’image. À travers le dessin se révèle quelque chose d’une sensibilité propre à l’auteur étroitement lié à son monde conceptuel et esthétique, qu’il soit plasticien, patient ou soignant. S’en suit un bref commentaire par l’auteur (témoignage audio), question d’en revenir aux mots pour éclairer quelque peu l’image produite. Le tout est présenté sous la forme d’un diaporama agrémenté d’une bande son. Ce dispositif n’est pas sans nous rappeler celui des ateliers expérientiels d’art-thérapie dans lesquels s’inscrivent la demande de production et l’offre créative en retour, ainsi que le sens qui peut se dégager de ce qui sera dit et entendu à propos de l’oeuvre produite. Les oeuvres originales sont exposées parallèlement, côte à côte, de manière à former un ensemble interactif. Quant au destinataire — le spectateur —, on postule , par là même, qu’il pourra bénéficier d’un savoir singulier sur la question de « l’étranger », autrement et par la création de l’autre.