Étranger à soi, étranger à l’autre : que peut l’art-thérapie ?

Comment nos différentes identités/personnalités pourraient-elles coexister plus ou moins harmonieusement ? Comment, dans le temps d’une vie, pourrait-on relier tout ce qui est en nous — de façon à satisfaire à des besoins et des désirs souvent contradictoires, voire incompatibles ? C’est un long processus qui comporte des étrange(r)-tés pouvant par moments nous rendre étrangers à nous-mêmes ainsi qu’à l’autre : l’autre en nous, l’autre à coté de nous, l’autre qui vient vers nous, bienveillant ou agressif, l’autre indifférent aussi, dont le regard ne s’arrête pas sur nous, le pire peut-être car il ne nous fait pas exister. Pour l’art-thérapie, ces réflexions sont très importantes. L’altérité suppose- t-elle un autre différent — et étranger ? L’art-thérapeute doit réfléchir à partir du contexte de ses propres identités plurielles. Il doit aussi poser un vrai regard sur la personne en face de lui, elle-même porteuse d’identités plurielles. De cette façon, une partie de lui-même peut accepter l’autre, tout en lui accordant sa différence, tout en permettant le maintien du « soi-même ». Tout cela prend forme en art-thérapie par la création, objet trouvé-créé situé dans notre univers à cinq dimensions : les trois dimensions de l’espace, celle du temps et enfin la dimension symbolique. L’ensemble est toujours plus que la simple somme de ses composantes. Approche psychocorporelle, holistique, intégrative et systémique, l’art-thérapie est un outil d’harmonisation des contraires, un univers où la différence peut subsister sans provoquer de conflit. Cette communication sera illustrée par quelques exemples tirés d’ateliers d’art-thérapie en milieu social ou médico-social.

Auteur
Irina Katz-Mazilu
artiste plasticienne,
art-thérapeute
Référence
RA009-30
L’Étranger
Journées d’Automne 2016
Catégories
art-thérapie, psychologie, cinéma, musique
Noms propres
Duchamp M., Hergé, Caravage M., Sadoul N.
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