« Les étrangers » Le plancher de Jeannot

Nous tous sommes innocent de tout crime tort à autrui
(Inscription sur le plancher de Jeannot)

Des « étrangers » arrivent au village. Du village voisin. Pourquoi sont ils partis de « chez eux » pour venir « chez nous » ? Questions, hypothèses, rumeurs, les étrangers deviennent étranges. Jalousés, leur ferme est prospère, soupçonnés (que faisaient-ils pendant la guerre ?). La méfiance cerne un ilot d’étrangeté dans le village, nouvelle frontière hérissée de protections réciproques. La folie grimpe dans le bastion familial. Jeannot, le fils, revient de la guerre d’Algérie : le père s’est suicidé. Une antenne a surgi du bois voisin : véritable périscope émergé (d’où ?) qui surveille, sonde et influence les cerveaux. Sur son tracteur Jeannot monte la garde, oublie les travaux de la ferme. Tracteur en panne, le territoire se rétrécit à celui de la maison où la mère meurt. Avec sa soeur, Jeannot l’enterre là, sous l’escalier. Il entre dans sa chambre et se met à graver, sculpter, sur le plancher, un texte, ou plutôt un cri, ou une épitaphe ou encore une plaidoirie. Il y meurt d’inanition — et sa soeur reste seule. Seule avec une oeuvre étrangère à tous nos repères. Découvert par le Dr Guy Roux1, le plancher est exposé devant l’hôpital Sainte-Anne à Paris. Alain Bouillet parle d’un « objet esthétiquement pertinent ». Il a inspiré photographies, théâtre, opéra même … et pour Perrine Le Querrec, l’écriture : Le Plancher2. Nous allons voir et écouter Ben Herbert Larue qui nous fait partager sa lecture de quelques extraits du livre.

Auteur
Béatrice Chemama-Steiner
psychiatre, psychanalyste.
Référence
RA009-21
L’Étranger
Journées d’Automne 2016
Catégories
art-thérapie, psychologie, cinéma, musique
Noms propres
Duchamp M., Hergé, Caravage M., Sadoul N.
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