L’inquiétante étrangeté dans l’œuvre de Bergman

L’Inquiétante étrangeté (1919) de Freud explore cette variété de l’effrayant qui remonte au « depuis longtemps familier » et à « tout ce qui devait rester un secret, dans l’ombre et qui en est sorti ». L’angoisse pour Freud est liée à l’incapacité du nourrisson à maîtriser un excès d’excitations multiples et intenses lors d’une situation traumatique ou sa répétition. Spitz a développé le concept d’angoisse du 8e mois ou peur de l’étranger du bébé capable de distinguer le visage familier de sa mère d’un visage étranger. Il a alors établi une véritable relation d’objet avec sa mère, auparavant interchangeable. L’oeuvre cinématographique de Bergman illustre à merveille l’inquiétante étrangeté de Freud avec le théâtre de marionnettes de Fanny et Alexandre, « l’homme qui rongeait les orteils » de L’Heure du loup le thème de la mort et de la sorcellerie dans Le Septième sceau, le cauchemar du début des Fraises sauvages et les manifestations de la folie dans À travers le miroir. Pour conclure, l’étrange et l’inquiétant de l’oeuvre cinématographique est bien le reflet des peurs et des angoisses de l’enfant Bergman, liées à des traumatismes.

Auteur
Michelle Morin-Bompart
psychiatre, psychanalyste, psychosomaticienne
Référence
RA009-17
L’Étranger
Journées d’Automne 2016
Catégories
art-thérapie, psychologie, cinéma, musique
Noms propres
Duchamp M., Hergé, Caravage M., Sadoul N.
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