En situant sa pièce Quelqu’un va venir dans un lieu aussi dépeuplé qu’improbable, Jon Fosse installe la scène théâtrale dans un espace où la frontière entre la vie et la mort s’estompe. D’une situation incertaine vécue à l’âge de sept ans où il manqua de perdre la vie, Jon Fosse a gardé le « souvenir de la mort » et la certitude d’avoir vu « quelque chose ». Cette présence indéniable, de « quelque chose » d’irreprésentable fait de traces, de sensations et d’émotions contrastées, portée par la « voix de l’écriture » n’est pas de l’ordre de la représentation mais de la présence. Cette présence se donne comme une évidence perceptive dont l’auteur cherche à dévoiler la figure évanescente. L’inquiétante étrangeté de cette figure venue de nulle part apparaît dans le théâtre de Jon Fosse comme celle de la Mort elle-même. Nous tenterons de montrer comment la « voix de l’écriture» , cette voix silencieuse venue d’une part plus profonde de l’être où la mort et la vie coexistent sans s’opposer, ouvre le chemin au surgissement de figures spectrales incarnées par le corps de l’acteur.
Auteur |
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Suzanne Ferrières-Pestureau membre du groupe Pandora, université Paris Diderot |
Référence |
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RA009-26 L’Étranger Journées d’Automne 2016 |
Catégories |
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art-thérapie, psychologie, cinéma, musique |
Noms propres |
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Duchamp M., Hergé, Caravage M., Sadoul N. |
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