L’intime, comme l’écrivait Valéry à propos de la peau, est ce qu’il y a de plus profond en nous. Lorsque l’intime est exprimé, il révèle — et parfois même trahit — les désirs les plus secrets ou les plus inavouables. Freud envisageait par la voie détournée de l’art, une possibilité pour l’artiste de passer de la frustration névrotique qui l’incite à fantasmer à la réalisation de son désir dans la réalité : « Il sait d’abord donner à ses rêves éveillés une forme telle qu’ils perdent tout caractère personnel susceptible de rebuter les étrangers, et deviennent une source de jouissance pour les autres. Il sait également les embellir de façon à dissimuler leur origine suspecte ». (Introduction à la psychanalyse, 1916-1917). Selon cette conception, la création artistique dissimule autant qu’elle montre. Qu’en est-il dans le cadre des psychothérapies à médiations plastiques lorsque l’intime de la création vient à dévoiler et présentifier dans l’image peinte, le dessin ou le modelage, ce qui jusqu’alors demeurait caché du désir inconscient ou du trauma? Peut-on parler, dans certains cas d’un échec de la sublimation lorsque l’image met brusquement à nu l’intime ? Il se pourrait bien que l’image dans ce qu’elle recèle d’un visuel inconscient possède un pouvoir d’effraction psychique — et donc traumatique — quand elle livre aux regards du patient et du thérapeute des éléments du refoulé. Dévoiler l’intime n’est pas sans risque et le discernement reste de mise pour le thérapeute pris entre fascination-séduction et antipathie-répulsion sur ce qui lui est donné à voir en partage. Quelques situations cliniques viendront étayer cette proposition.
Auteur |
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Dominique Sens psychologue clinicien, psychothérapeute, docteur en psychologie, art-thérapeute, artiste plasticien dominicsens3107@gmail.com |
Référence |
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RA010-03 L’Intime Journées d’Automne 2017 |
Catégories |
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Dessin Peinture Cas clinique |
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