Dans une époque hantée par le fantasme d’un sujet ayant
le pouvoir de tout voir, une menace pèse désormais sur
l’intime.
Entre jubilation et trouble, la peinture transgressive de
Daphné Lalonde nous donne à voir, dans le plus grand désordre, d’étranges apparitions sorties tout droit de nos rêves les
plus érotiques. Cette part intime inconnue de nous, qui trouve
son origine dans le corps érogène, nous renvoie à un présent
que nous n’avons jamais vécu en première personne et qui n’a
jamais été inscrit en nous sous forme de représentation.
La peinture de l’intime envisagée par Daphné fait appel à
un régime esthétique de l’art développé par Jacques Rancière
qui voit dans le détail « insignifiant » non plus la trace permettant de construire une histoire, mais l’énigme d’un réel
qui fait irruption sur la surface de l’œuvre en déjouant toute
logique d’histoire bien agencée, de composition rationnelle des
éléments.
Le point de vue esthétique adopté par le peintre qui consiste
à montrer la puissance de l’intime, quand celui-ci persiste à re-
cueillir le réel, participe d’un mouvement de subversion visant
à mettre en scène une identité menacée par la confusion de l’intime et du privé dans notre société toujours plus avide de voir.
Auteur |
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Suzanne Ferrières-Pestureau psychanalyste, membre du groupe Pandora, université Denis Paris-Diderot (Paris VII) sufer@club-internet.fr |
Référence |
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RA010-14 L’Intime Journées d’Automne 2017 |
Catégories |
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Psychanalyse Peinture |
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