L’esquisse envisage le dessin final. Elle est comme son inti-
mité, son lieu de naissance, son apparition. Il y a soudain
une brusque envie d’apparaître, un brusque amour de la forme
primaire, pure, virginale. Comment ne pas y succomber ? L’esquisse dévoile l’intimité de la forme désirée mais elle en garde
le voile.
L’esquisse pour l’esquisse. Ne pas avoir envie d’aller plus loin,
comme faire ces petits dessins du bout d’une branche, lorsque
que la solitude parfois détache le corps du bruit du monde. Sans
que la pensée y fasse réellement attention, ils se font sur le sol
terreux ou poussiéreux, de gravier ou de goudron. Égratignure
du sol plutôt que dessin dont le bruit « tracé » place notre corps
au centre d’un intime petit univers. Pas d’étendue, la distance se
mesure au bruit, à la longueur de la branche, à la dureté du sol,
à la résonance de l’ensemble et de son chant circonscrit.
Ici, l’instant est mou et collant. Le bout de branche s’agglutine au sol, le bois, la terre. Le geste, le bruit sont d’une matière
également molle. Matière absolument molle qu’aucune main
ne saurait façonner ; notre corps et notre esprit se sont détachés
dans un petit cercle, intime, dont la mollesse est un extraordinaire sentiment de lien universel.
Dans un premier temps, nous réfléchirons à cette intimité de
l’esquisse. Celle artistique, celle d’abandon. Dans un deuxième
temps nous présenterons un atelier où l’intime s’est présenté
dans une forme esquissée d’abandon et de brillances.
Auteur |
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Olivier Saint-Pierre art-thérapeute, peintre, sculpteur scheme.osp@gmail.com |
Référence |
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RA010-16 L’Intime Journées d’Automne 2017 |
Catégories |
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Dessin Art-thérapie |
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