L’intime est notre part la plus secrète ; celle qui ne se dit
pas, ne se montre pas, ne se dévoile pas et se cache au sein
d’un continent inconnu de notre cosmogonie personnelle. En
tant qu’artiste, je considère l’intime comme une sécrétion de
l’âme, un agent actif de la création, débloquant des parts de
l’inconscient qui de facto devient matière première de l’œuvre
au creuset de l’artiste.
Un blanc existentiel
L’intime se présente comme le maître d’œuvre de l’art-
chimique du soi qui se joue dans ce que je nomme « un blanc
existentiel », cet espace infini de non-être entre « enstase et extase » où l’artiste, au cours d’une opération de transmutation,
s’échappe à lui-même, loin de toute raison et de toute réalité,
jusqu’au geste ultime de sa célébration d’où « éclora la rose »
chère à Ronsard.
Un curseur de l’Histoire
Nous assistons là au don d’une part intime d’un Soi, souvent
narcissique, qui participant de l’inconscient collectif éveille à
son tour une part secrète de l’Autre qui dès lors accueille la rose
dans une reconnaissance empreinte d’éternité.
Un architecte en perpétuels travaux
On se doit donc de constater que, sous l’influx de l’intime,
la création est en perpétuel mouvement, l’artiste et son œuvre
jamais « finis » mais en constante élaboration, tant dans son
architecture intérieure que dans celle de la société.
En conclusion je dirais que l’intime, dans « un jeu à être »
sous l’impulsion de l’artiste, transgressant son identité secrète,
se laisse saisir pour s’incarner en une réalité, véritable émergence de ce continent inconnu qui transmute l’artiste en prophète, comme les dieux de l’Olympe inspiraient leurs héros.
Auteur |
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Michèle Lazès-Dekramer sculpteur sur pierre, art-analyste, formatrice art thérapie malkalazes@club-internet.fr |
Référence |
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RA010-15 L’Intime Journées d’Automne 2017 |
Catégories |
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Danse |
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