La surexposition des intimités : qu’en est-il de l’intime ?

Depuis des décennies, des nouvelles formes d’exposition
de soi sont apparues grâce au développement des réseaux
sociaux par Internet, les webcams personnelles en sont un
exemple. Nous voyons dans ce phénomène, un paradigme de
l’intimité surexposée mais qui, paradoxalement et selon notre
hypothèse, ne dit rien de l’intime.
Partant de ce constat, nous nous poserons, dans cette communication, la question de la nécessité d’exposer ainsi les intimités. Plus précisément, il s’agira de déterminer ce qui pousse
à se faire valoir, via ces intimités. Pour ce faire, nous partirons
de l’hypothèse que face à cette dé-subjectivation qu’impose le
discours du maître moderne, l’une des réponses et l’une des
défenses du sujet serait de surexposer ses intimités, dans une
tentative de montrer ce qui échappe au discours du maître, tout
en masquant l’intime que le sujet tente de préserver désespérément de l’emprise de ce dernier.
Reprenant notre hypothèse de thèse qui avait pour titre
Formes de l’intime, figures d’intimités, et qui invitait à faire la
distinction entre l’intime et les intimités, nous proposons de
concevoir les intimités comme un effet du lien social et donc
du discours. La notion d’intimité comprenant dans sa définition même, au-delà de la dimension du caché, le lien conditionnel du sujet à l’Autre. Les intimités étant donc toujours
déterminées par le rapport du sujet à une figure de l’Autre, à
son regard, tout autant qu’à son verdict. Pourtant nous démontrerons que la psychanalyse, tout autant que l’art, se place dans
une offre visant à restaurer l’intime désir de vivre pour quitter
la position d’objet à laquelle nous assigne le maître moderne.