Le cerveau intime

Dans un ouvrage intitulé Le cerveau intime (Odile Jacob,
2002), le neurobiologiste Marc Jeannerod (fondateur de
l’Institut des sciences cognitives de Lyon) se demandait si ce que
nous nommons « l’intime » n’est pas autre chose que le fonctionnement de notre cerveau dont les modalités propres échapperaient à notre volonté consciente. Sommes-nous autre chose
que nos cerveaux ? L’impression que nous avons de contrôler
nos actions ne serait-elle qu’une illusion ? Si le cerveau est bien
un acteur de mon moi intime, ce dernier s’y réduit-il ?
Dans une large mesure, ce qui détermine réellement nos com-
portements semble nous échapper. L’intention d’agir apparaît
à beaucoup aujourd’hui comme une reconstruction a posteriori
(une appropriation narrative) consécutive à une action « décidée » par une assemblée de zombies inconscients. Il y a comme
une altérité, interne et intime, qui semble penser et décider à
ma place. Quel est donc cet in-su qui parle et agit en mon nom,
tenant lieu de moi ?
De nombreux travaux illustrent l’idée selon laquelle quelque
chose (peut-être l’essentiel) de ce qui constitue notre intimité
(nous constitue comme sujet), nous échappe. Nous évoquerons
quelques résultats particulièrement représentatifs de ce point
de vue (notamment ceux de B. Libet et de M. Gazzaniga) et les
enjeux anthropologiques qui en découlent.

Auteur
Jean-François Lambert
maître de conférences honoraire à l’université Paris 8,
associé au laboratoire CHART (Paris Reasonning)
tsantelena@wanadoo.fr
Référence
RA010-25
L’Intime
Journées d’Automne 2017
Catégories
Neurosciences
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