Bon et mauvais étude autour de la raie de Chardin

La raie est tranchée. À droite les bons objets de service. À gauche, les mauvais objets : l’animal, la coupure de la chair, le chat hérissé, les poissons défaits, la raie pendue au mur, déchirée, sacrifiée. Coulures d’organes, colle poisseuse, le chat en attaque. La raie vomit ses organes entraînant dans cette délitation la perte de l’harmonie de l’art, du goût, du siècle des Lumières. À gauche du tableau une nature très morte, le mauvais goût dans la bouche, à droite des ustensiles de cuisine, le bon goût de la dégustation en désir ou souvenir. Est mauvais, par principe tout ce qui est morceau ; seul l’intègre, le complet est bon. Ce tableau nous met dans une position schizoïde. La beauté de ce tableau nous ramène au bon objet qui comporte en lui une pression d’amour et de haine. Il nous ramène instinctivement au mouvement problématique persistant de notre être-là au monde, soit le double mouvement inverse de l’organe interne à la surface présentable. Ce mouvement se répète indéfiniment alors qu’on souhaite que tout cela soit donné. Suivant le tableau, son étude s’attachera à explorer ce qui fuit et se manifeste sous le coup des objets internes.