Il était une fois… C’est ainsi que pourrait commencer le témoignage de ma traversée de la maladie, les premiers mots d’un conte et ce qui constitue ce type de récit, la dimension initiatique prévoyant épreuves, perte du chemin, expérience de la peur, mais aussi alliés sur la route et révélation. Comme Dante au seuil de son Inferno, Virginia Woolf sur le divan de la dépression, Nietzsche toute sa vie. Ce voyage en chambre a duré neuf mois, le temps d’une gestation, le temps d’une renaissance. Ma perspective n’est pas clinique, mais axée sur les effets de la maladie, des changements qu’elle induit dans le rapport aux autres, au monde et sur l’être tout entier. Il y a un avant et un après la maladie. Suspension du temps, abolition de l’espace ont caractérisé ces mois hors champ, sans accès à la scène où se joue la vie, sans capacité de mouvement. Dépendante, privée de parole, ne pouvant ni communiquer ni influer sur ce qui se passait autour de moi, assignée à résidence intérieure, immobile, j’ai exploré, dans cet état second, la chambre blanche de l’hôpital à laquelle se réduisait le monde et la chambre noire qui abritait ce qui restait de moi, ce lieu où tout se décide, à notre insu croyons-nous. Comment l’être en exil s’est métamorphosé, se démasquant, pour se hisser vers la vie, une autre vie, voilà ce que je souhaite partager avec vous. Et en chemin vers cet autre moi, ce moi autre, la part de l’imaginaire.
Auteur |
---|
Marie Sicard comédienne, iconographe, art- thérapeute mariesic8@gmail.com |
Référence |
---|
RA012-09 Traversées Journées d’Automne 2018 |
Catégories |
---|
Phénoménologie Cas clinique |
Lire l’article complet |
---|
S’abonner Se connecter |