Comme le montre le texte de présentation de ces journées, la « traversée » est naturellement associée au passage (pessah), au surgissement, à la transition, aux équilibres instables, à la crise, autant de notions revendiquées diversement par la thermodynamique du non équilibre (Ilya Prigogine), la théorie des catastrophes (René Thom), la théorie du chaos (Edward Lorenz) ou encore celle de l’auto-organisation (Henri Atlan). Ces différentes approches accordent une importance particulière à la notion de bifurcation (singularité qui conduit à une « décision », krisis) et à celle d’émergence. Elles soulèvent également la question du commencement : le commencement d’un processus ne fait pas nombre avec ce qui commence. Nous voudrions montrer ici, à partir d’exemples variés, que le passage (quel qu’il soit) n’est pas formellement identifiable et qu’il s’agit, en fait, d’une fiction permettant de mettre fin à une régression dont la limite nous échappe. Du rite d’initiation au bigbang, de pessah à la passe, du mur de Planck à la définition légale de la mort, du zéro absolu aux antécédents cérébraux de l’action…, le passage n’est pas représentable, il ne peut être qu’effectué. Ainsi, je passe toujours sans le ça-voir.
Auteur |
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Jean-François Lambert maître de conférences honoraire à l’université Paris 8, associé au Laboratoire CHART (P.A.R.I.S.) tsantelena@wanadoo.fr |
Référence |
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RA012-03 Traversées Journées d’Automne 2018 |
Catégories |
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Philosophie |
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