La peinture traverse-t-elle les apparences

« Le monde de l’art est un monde visible, rien que visible […] »
Merleau-Ponty, L’OEil et l’Esprit.

Quand nous contemplons une oeuvre d’art, avons-nous toujours conscience que c’est avant tout d’une rencontre avec les apparences qu’il s’agit ? Notre propos tentera de distinguer le pictural comme apparence : « comme l’objet d’une saisie d’abord libérée par un véritable refus de lire quoi que ce soit qui n’est pas lui. » (René Passeron). Bref, la peinture en ce qu’elle a d’unique. Est-ce dire que d’autres approches — celles des sciences humaines notamment — ne peuvent pas apporter leur contribution à la compréhension de l’art ? Non pas. Mais le plaisir intellectuel, que certes elles appellent, est d’une tout autre nature que l’enchantement esthétique. D’où naît donc alors cette jubilation devant une oeuvre peinte ? Que nous dit à ce sujet le monde des apparences ? Quel rôle joue ici la forme et quel désir comble-t-elle ? À l’aide de quelques oeuvres choisies et d’écrits d’artistes, nous montrerons qu’il n’y a pas dans la peinture de traversée des apparences pour atteindre l’essence de l’oeuvre. Tout au contraire, le plaisir esthétique s’accomplit dans le visible, lieu même du pictural. Un désir singulier en est la cause. Une idée en ce sens sera envisagée, celle d’un amour du regard, de ce qui le ravit et, inversement, de ce dont il ne peut se satisfaire. Quelles pourraient être enfin les conséquences possibles de cette notion pour l’art-thérapie ?

Auteur
Gérard Bouté
docteur en littérature française et art du xxe siècle,
commissaire d’exposition, vice-président de la SFPE-AT, ancien directeur d’école d’art
gbmuseart@gmail.com
Référence
RA012-05
Traversées
Journées d’Automne 2018
Catégories
Esthétique
Peinture
La danse de la mariée en plein air
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