Le dramathérapeute-passeur, un médium malléable

J’aime à penser que mon rôle de dramathérapeute est d’être plutôt passeur que meneur. Passeur de gués, d’obstacles, de ponts, de limites et de frontières, cheminant côte à côte, à la même hauteur, en proximité, dans un rythme commun, prenant autant de risques que les personnes accompagnées dans les traversées de l’indicible de soi vers les chemins créatifs capables de transcender l’âpre réalité de l’existence. Au rez-de-chaussée de l’hôpital de jour d’une clinique psychiatrique, notre espace de jeu est délimité simplement par des foulards disposés au sol, avec un paravent en fond de scène pour figurer la coulisse. Cependant, il est un espace extraordinairement dynamique où s’opèrent de grandes traversées transformationnelles, où l’infinité des possibles de soi se risque à prendre vie charnellement, émotionnellement, s’inscrivant à tout jamais dans « l‘ici et maintenant » de la réalité du jeu théâtral. Lors du colloque, je souhaiterais témoigner par le récit d’une vignette clinique combien le dramathérapeute-passeur se fait « médium malléable » s’ajustant aux besoins des personnes et combien le passeur est tout autant transformé lors des traversées que ses accompagnants. « Passe, oiseau, passe et apprends-moi à passer ! »
(Fernando Pessoa) 

Auteur
Charlène Lyczba
comédienne, metteur en scène,
dramathérapeute (master Paris-Descartes)
charlenelyczba@gmail.com
Référence
RA012-23
Traversées
Journées d’Automne 2018
Catégories
Art-thérapie
Théâtre
Dispositif de médiation
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