Tout est traversée depuis les origines jusqu’aux temps les plus lointains, mais de quel temps s’agit-il ? Celui de l’instant ou celui de l’éternité ? Saisir le temps, c’est comprendre qu’il ne suspendra pas « son vol » : on ne peut en donner que des représentations. Temps immobile ou temps de l’action, temps mythologique, temps biblique, temps historique, temps social, temps artistique : tous ces temps ont marqué les artistes, leur époque, leurs oeuvres. Au temps rapide de la création et de la fulgurance, succède le temps, plus long et subjectif de la contemplation. Le temps de l’imaginaire peut alors s’en emparer. La musique surgit d’une nouvelle appropriation et transformation du temps. Les peintres ont aussi figuré depuis toujours leurs relations au temps. Des peintures rupestres et populaires aux toiles des grands maîtres, toutes témoignent du rapport de l’homme à la fuite du temps et à la relativité de la trace. L’architecture donne une image d’éternité avec les pyramides, les temples et les théâtres de marbre blanc construits pour durer toujours. Le temps immobile de la contemplation heureuse s’efface devant celui de l’angoisse. Malraux définissait la culture comme l’ensemble des formes qui résistent à la mort. Contempler, ce n’est pas coller aux seuls affects de l’artiste, c’est les conjuguer avec ses propres représentations. L’oeuvre ne survit à l’artiste que si elle est autre chose qu’un objet fini. Elle acquiert par la contemplation d’un tiers sa dimension d’oeuvre d’art qui permet de traverser la vie avec un plus de conscience sur la relativité des événements, du temps et de l’espace.
Auteur |
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Luc Massardier psychiatre lucmass@wanadoo.fr |
Référence |
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RA012-02 Traversées Journées d’Automne 2018 |
Catégories |
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Art Peinture |
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