Vivre est un art…l’art de se laisser traverser

Les psychanalystes nous expliquent l’importance des premiers moments de la naissance où la mère (ou son substitut) parle à l’enfant par le sourire, le visage, la nourriture « comblante », avant même la parole en mots. Ce qui parle d’abord à l’enfant, c’est la chair de la mère. Et l’enfant répond à sa mère par le langage de la chair. Vient ensuite la parole en mots tout aussi importante. Ceci nous aide à comprendre les deux grands moments de l’humanité : la création et l’incarnation, toujours précédées de la parole. De même le créateur (la mère) s’adresse la première à l’enfant. Sa parole se fait chair en traversant l’objet de sa création. Elle n’exige ni reconnaissance, ni retour. Même si l’enfant n’est pas capable de parole, il devient humain lorsqu’il répond à l’attention de sa mère qui le traverse… Il voit, il entend… Peu à peu, l’enfant peut faire l’expérience de sa réalité personnelle selon son propre degré de perception, sa propre coloration, son propre vécu, sa propre temporalité et cesser, jour après jour, de vivre d’emprunts. Comment ici ne pas relier l’art d’être soi-même à l’art thérapie qui est un moteur essentiel pour relier tous nos aspects positifs, mais aussi nos désirs, nos doutes, nos nécessités, nos manques à l’acte de création qui nous a fondé. Un apprentissage qui nous permet de réaffirmer et de diriger cette énergie appelée « attention » vers nous-même et vers les autres, mais aussi de passer de l’inconnu au connu grâce à une co-naissance (en deux mots) ou une reconnaissance de nous-même, de notre puissance créatrice et donc de notre puissance de transformation.