Egon Schiele ou « la violence du sexuel »

Egon Schiele grandit au sein d’une famille endeuillée où les accès de violence du père et son décès précoce ont laissé la question du sexuel au stade d’un narcissisme primaire qu’Egon Schiele exprimera dans ses nombreux dessins de nus choquants pour la société viennoise de ce début du XX’ siècle.

La répression envers la sexualité condamnera Egon Schiele en l’accusant de l’acte délictueux de pédophilie. « Mon arrestation n’est pas une méprise ! […] on me soupçonne d’actes de pédophilie avec des petites filles, à cause de la fabrication de dessins érotiques, c’est-à-dire obscènes, que j’aurais montrés à des enfants ou laissé traîner par inadvertance ».

Pour Egon l’incompréhension est totale. L’ambivalence est vécue dans les oppositions juxtaposées des chairs en décomposition et des chairs rouges vivantes. La limite incestueuse est franchie. Egon Schiele explore d’un trait ferme et sensible les modèles qui posent pour lui, en premier lieu sa jeune sœur. La différence des sexes, de l’acte sexuel, et la question du double narcissique occupent l’espace de son œuvre peint et dessiné. D’après les dessins Nu couché de 1918 et Fille observée dans un rêve de 1911, Éros de 1911, et quelques toiles La mère morte 1910, Étreinte 1917, nous essaierons de définir ce qu’Egon Schiele va évoquer, l’érotisme comme art sacré, que ses contemporains vont considérer comme pervers, et que nous pourrions interpréter comme la violence du sexuel.

Auteur
Berlende Lamblin
docteur en psychanalyse, psychanalyste
Référence
RA014-09
Violences
Journées d’Automne 2019
Catégories
art-thérapie, psychologie, cinéma, musique
Noms propres
Duchamp M., Hergé, Caravage M., Sadoul N.
Lire l’article complet
S’abonner
Se connecter