Violences au collège : le conte en atelier d’expression

La classe dans laquelle a lieu cette expérience se trouve dans une zone dite sensible de la banlieue parisienne. Les élèves sont des jeunes de toutes communautés, issus de l’immigration, souvent

de couples mixtes. Partagés entre deux cultures, ils se sentent doublement étrangers. Certains maîtrisent mal le français, ont des difficultés à se concentrer. Souvent des tensions surgissent entre eux. La violence, ils la connaissent bien, chez eux, dans les quartiers. Et les conflits se rejouent dans l’enceinte du lycée. Face à cet état de fait, le collège déploie une stratégie d’évitement. Le mot violence n’a pas droit de cité. Alors comment dire les violences et à qui ? Celles qu’on subit, celles qu’on inflige parfois. Comment exprimer sa souffrance sans s’exposer ? Comment surmonter la honte et la peur?

Nous avons proposé d’écrire un conte. Le conte offre un espace de liberté, déplie un écran qui invite à projeter en toute sécurité les peurs, les rêves, les conflits intérieurs. Sous le masque du personnage, je peux être roi ou prince, ogre ou fée qui sauve. Et, fast but not least, le conte assure le bénéfice d’une résolution qui ouvre tous les possibles. Catharsis.

Sur la trame du conte écrit par les élèves, un scénario est construit qui est en cours de tournage. Les élèves sont acteurs, techniciens et auteurs. Le héros principal est un personnage de jeu vidéo qui évolue dans u.n m. onde de violence et rêve de traverser l’écran pour vivre une vraie vie.

Auteur
Marie Sicard
art thérapeute, auteure, comédienne, iconographe, animatrice d’ateliers d’écriture
Nadia El Ghozi
professeur de Français, animatrice du Pôle image, collège Édouard-Herriot, Livry-Gargan
Référence
RA014-22
Violences
Journées d’Automne 2019
Catégories
art-thérapie, psychologie, cinéma, musique
Noms propres
Duchamp M., Hergé, Caravage M., Sadoul N.
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