Le silence créateur de l’intime en art-thérapie, entre sensorialité et intersubjectivité

Silence ne signifie pas vide. Dans un suivi art-thérapeutique, le silence peut être créateur. À différents niveaux. Il est créateur, car il contribue à poser un cadre et en délimite les contours. Ainsi il devient support de création pour la personne accompagnée. C’est en effet dans ce cadre silencieux et propice à l’intériorisation qu’elle peut laisser émerger une production venant d’elle. D’abord par une intériorisation du sensible et du perceptible qui sont offerts aux sens dans ce silence et qui permettent ainsi un investissement corporel et intime. Pourront en surgir (Henri Maldiney) le geste artistique puis la forme (picturale, dansée, sculptée…). L’intériorisation de cette forme créée est constitutive du processus qui permet à l’individu accompagné de redevenir sujet de lui-même. Par la projection de soi dans la création qui nourrira la mise en forme, puis, au terme de cette mise en forme, par l’intériorisation qui permet la réception de l’oeuvre. Créateur, le silence l’est également dans la relation entre l’accompagnant et l’accompagné. Le silence devient un espace de jeu propice à une écoute de tous les sens de la part du thérapeute. Cette qualité de présence permet au thérapeute d’ajuster sa posture, l’énonciation de ses consignes, voire son dispositif, au plus juste possible. Le silence en séance d’art-thérapie peut donc favoriser ces différentes modalités d’intersubjectivité : du patient avec lui-même, du patient avec la matière, du patient avec le thérapeute. Nous nous proposons de les aborder dans cette communication, étayées par des vignettes cliniques et des recherches d’auteur.

Auteur
Marion Vaast
anthropologue, art-thérapeute
Référence
RA015-13
Silence
Journées d’Automne 2020
Catégories
art-thérapie, psychologie, cinéma, musique
Noms propres
Duchamp M., Hergé, Caravage M., Sadoul N.
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