Le silence crie !

Ce n’est que dans le silence que le cri se déploie. La perversion est l’un des concepts mille fois remaniés et la psychothérapie analytique reste difficile, voire impossible avec les sujets qui présentent une telle structure. À travers un cas clinique de psychothérapie versus art-thérapie, en utilisant le dessin, nous montrerons le processus qui a permis à un sujet de pousser le cri de son vrai self, après tant de séances analytiques qui n’étaient que des silences, remplis par les paroles d’un faux-self. Et nous montrerons comment ce cas nous a permis de reconsidérer le fonctionnement pervers, entre un faux self érigé en mode pervers, constitué dans sa prime enfance au sein d’un entourage qui n’était que violence et perversion, et un vrai self-enfant resté muet pendant soixante ans. Le silence parfois n’est que Cri ! Il peut être aussi cette zone transitionnelle qui, à travers l’expression artistique et le toucher sensoriel de la peinture au doigt, présente un cadre suffisamment rassurant afin qu’émerge le Soi, seul, en présence de quelqu’un. Le geste lui-même, une danse déjà, engendre un jeu pulsionnel, de l’inanimé à l’anima, qui surprend le sujet et le délivre des crimes commis contre soi-même et contre les autres. Comment se faire pardonner les attouchements où le self s’est tu ? Comment s’écrier afin de devenir Soi ?

Auteur
Senja Stirn
docteur en psychologie
Référence
RA015-16
Silence
Journées d’Automne 2020
Catégories
art-thérapie, psychologie, cinéma, musique
Noms propres
Duchamp M., Hergé, Caravage M., Sadoul N.
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