Mark Rothko raccourcit son nom, le witz de Rothkowitz tombe. Witz, le mot d’esprit dont toute la dimension apparaît dans le symbolique. La vie artistique de Rothko commence avec une chute, une disparition. Sa vie marquée du signe de la perte, sera tournée vers la réactivation d’un désir éteint, étouffé par le départ de son père puis par sa disparition après de courtes retrouvailles. Il a traversé la mer pour le rejoindre. C’est dans ce voyage qu’il nous emmène, retraçant ce trajet de vie dans un imaginaire richement décrit par autant de toiles, aquarelles diluant son émotion dans des pleurs non versés, peintures dont les épaisseurs colorées se superposent dans l’expression des sentiments non formulés. Le blanc y a une place particulière alternant ses bandes horizontales avec les couleurs les plus vives comme avec les gris les plus sombres pour finalement disparaître dans ses dernières oeuvres. Élément séparateur, vide, silence générateur, le blanc participe aux rythmes que crée Rothko dans ses toiles verticales dans un espace émotionnel d’aplats parallèles, comme le blanc entre les mots, scandé par la ponctuation, respiration du texte. Rothko instille son souffle dans ses créations picturales en y inscrivant la trace du silence blanc de son désir.
Auteur |
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Berlende Lamblin psychanalyste, docteur en psychanalyse |
Référence |
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RA015-21 Silence Journées d’Automne 2020 |
Catégories |
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art-thérapie, psychologie, cinéma, musique |
Noms propres |
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Duchamp M., Hergé, Caravage M., Sadoul N. |
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