La juste mesure

Ce qui caractérise l’espèce humaine, c’est la représentation : on est constamment présent à soi en se représentant les choses. Autrement dit, le réel relève de l’image : ceci est une évidence familière pour les enfants, les primitifs et les schizophrènes, mais pas pour le sens commun qui s’illusionne à doubler le réel faute de le voir. 

À la trilogie réel-instinct-besoin correspond celle-ci : image-pulsion-désir. Le problème que pose le sens commun, et non le moindre, c’est que l’image erre, et l’imaginaire malgré sa prolifération ne couvre pas le réel.

L’image, faute d’être la mesure du réel, est la démesure. Elle ne cesse de proliférer et d’élargir la mesure des choses. Errante et sans espoir, elle termine sa course dans une étrange mesure, la déchirure.

La déchirure, voilà une image réelle d’un réel, une juste mesure des choses. 

Cette image en question, que le sens commun ne se présente pas, c’est le symbole, cette présence en soi de l’autre et on relève de l’autre. 

Pour le sens commun, le symbole, comme l’image, n’est pas la présence du réel mais son absence, l’absence de cette juste mesure, d’une mesure juste qui, faute de voir, origine et laisse proliférer dans la violence la démesure et les pouvoirs aveugles.

Tel est le sens de ce travail. 

Auteur
Youssef Mourtada
pédopsychiatre
 dr.ymourtada@gmail.com
Référence
RA019-08
Mesure Démesure
Journées d’Automne 2022
Catégories
art-thérapie, psychologie, cinéma, musique
Noms propres
Duchamp M., Hergé, Caravage M., Sadoul N.
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