Conte, parlé, conte dessiné

Filer la métaphore, tisser le monde de paroles, telle est une des missions -nombreuses- du conte. Ses mots tissent les liens et les histoires, dessinent un outil de voyage pour ouvrir les fenêtres et découvrir ce qui se passe « ailleurs ». Nommo nous livre ses fils de soie et sa langue fourchue s’emploie à mêler les matières, sa parole se fixe dans le tissu, dans les fils de soy.

Une mère et son enfant portent leur regard au-delà de l’espace qu’ils occupent, le rêve les a pris, la pensée s’envole, traverse la fenêtre légèrement occultée pour laisser place à l’ombre d’une fin de journée. Une ombre qui devient lumineuse, onirique, emplie d’images d’un conte porté par une voix immatérielle. C’est alors que le récit thérapeutique per se peut se faire jour.

Dans ce dispositif de soin, l’atelier contes transculturels, il s’agit de penser le conte, exprimé dans la langue d’ici et la langue des origines, dans un contexte groupal qui réunit mères et enfants dont l’histoire personnelle est liée à un voyage migratoire. Le dire du conte lie et transforme les fantasmes inconscients, fait le lien entre le dedans et le dehors, pour que le sens advienne, pour qu’une remobilisation de la parentalité psychique et une renarcissisation dyadique permettent de repriser la déchirure migratoire, la rupture des enveloppes culturelles et la douleur incommensurable de l’exil.

Auteur
Brigitte Dubicki
psychologue clinicienne, université de Picardie Jules Vernes, Amiens
brigitte.dubicki@gmail.com
Référence
RA017-26
Fenêtres
Journées d’Automne 2021
Catégories
art-thérapie, psychologie, cinéma, musique
Noms propres
Duchamp M., Hergé, Caravage M., Sadoul N.
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