De la fenêtre, comme métaphore d’éprouvés psycho/sensoriels

La mise en perspective des propos de L.B. Alberti, maintes fois commentés, qui relient le tableau, la fenêtre et la « historia » — le récit pictural — avec l’incitation de Poussin à « lire l’histoire et le tableau » et avec le constat par J. Oury que la psychose est « une fenêtre sur quelque chose qui reste habituellement oublié », fournit le point de départ de notre réflexion sur la fenêtre. Elle nous conduira, à la suite de l’étude que lui consacra G. Wajcman, à reconsidérer les enjeux engagés par ce dispositif multiréférentiel selon un éclairage nourri de la Phénoménologie, de l’ouvert de Rilke et de H. Maldiney, du concept d’empathie de W. Wörringer et le pathique de E. Strauss et de celui de pathosformel, figures du pathos, forgé par le « psychohistorien » A. Warburg.

La fenêtre, instance paradoxale, fluctuant au gré des gestes et regards d’un observateur toujours en train de vivre la « transpassabilité » induite par le médium transparent de la vitre qui permet la vision au-delà, la « parete di vetro » de Léonard, pourrait indiquer le couplage de l’oubli avec la vérité-alètheia, ce qui ne peut s’oublier en grec, et rejoindre ainsi tout travail artistique comme création et symptôme.

Une image : Porte-fenêtre à Collioure, de Matisse, réitère d’une autre manière l’inversion et la contagion des espaces intime / extime, lumière /obscurité, observation / émotion, rendant palpable la plasticité de la sensation, non pas comme devant l’histoire / monde, mais en se situant au dedans.

Auteur
Malvina Bompart
historienne de l’art, art-thérapeute
malvina.bompart@wanadoo.fr
Référence
RA017-12
Fenêtres
Journées d’Automne 2021
Catégories
art-thérapie, psychologie, cinéma, musique
Noms propres
Duchamp M., Hergé, Caravage M., Sadoul N.
Lire l’article complet
S’abonner
Se connecter