Quel est ce parcours qui nous a menés d’une clinique de sujets souffrants dans leur corps d’obésité, ou de cancer , deux atteintes somatiques ou psychosomatiques, à une pratique avec certains d’entre eux de la danse traditionnelle africaine ? Le mutisme de ces patientes et patients quant à leur détresse ancienne, originaire, quant à leurs traumatismes précoces, nous a conduit à nous interroger sur l’inflation de la langue parlée, celle que pointe Deligny dans son cheminement à côté des autistes dans les montagnes des Cévennes. Ma rencontre avec la danse est concomitante avec ce parcours clinique, qui m’a poussée vers la recherche de cette Langue d’avant la Langue parlée. Communiquer sans parler et re-nouer, re-découvrir une Langue de l’enfance, une Langue de l’Infans : tel est l’enjeu de cette initiation aux danses africaines qui appellent, qui impulsent et invitent des femmes et des hommes désaccordés, à se jeter dans l’erre du mouvement dansant inconnu, d’une chorégraphie africaine ancestrale. Se jeter dans le vide avec son corps titubant, vacillant et attraper le rythme pourrait faire renouer avec la jubilation de la re-découverte de la langue ancienne (primaire). Comment renaître à sa vie ? Nous tenterons de suivre ce mouvement en compagnie de P. Legendre, P. Quignard, etc;