Fenêtre sur l’enchantement : Pierre Bonnard

« Je trace sur la surface à peindre un quadrilatère qui sera
pour moi comme une fenêtre ouverte sur le monde. »
Leon Battista Alberti, 1404-1472

Nombre de fenêtres sont présentes dans l’histoire de la peinture … Elles sont une manière de distinguer deux espaces. Au-delà de l’intérieur, passé le cadre de l’embrasure, une autre vue surgit, comme un appel à la contemplation.

Mais plus encore, la peinture elle-même est une « fenêtre ouverte sur le monde ». Derrière la croisée, l’oeil du peintre, avide, se répand au-delà du cadre comme pour désigner là l’objet de son désir.

Pierre Bonnard entrouvre dans ses toiles des fenêtres au cadre enchanteur, où se distinguent pour lui les vertus suprêmes du Pictural : la tache, comme affirmation de l’aplat, et surtout la couleur sublimée, l’âme de sa peinture.

Il ne peint pas d’après nature ; il prend des croquis ; il écrit des notes dans ses carnets ; mais l’oeuvre définitive est composée à l’intérieur, sous l’aura du souvenir.

Coloriste éblouissant et maître de la lumière comme aucun, l’oeuvre de Pierre est un enchantement. Le peintre cadre ses sujets au-delà de la représentation, pour affirmer à Matisse, son ami : « Le principal sujet, c’est la surface, qui a sa couleur, ses lois, par-dessus les objets. » À ce titre, malgré les apparences et au-delà de l’impressionniste, il ouvre des perspectives totalement novatrices à la modernité.

Auteur
Gérard Bouté
docteur en littérature française et art du xxe
siècle, commissaire d’exposition, vice-président de la SFPE-AT, ancien directeur d’école d’art
gbmuseart@gmail.com
Référence
RA017-15
Fenêtres
Journées d’Automne 2021
Catégories
art-thérapie, psychologie, cinéma, musique
Noms propres
Duchamp M., Hergé, Caravage M., Sadoul N.
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