L’amour au balcon, contre la défenestration ?

D’un côté de la scène, trois fenêtres dramaturgiques, le vide et l’extase aux balcons : Pelléas et Mélisande, Roxane et Cyrano, Roméo et Juliette.

De l’autre, le geste fou en clinique du passage à l’acte aux fenêtres : fractures du réel, fuites en avant, voyages ultimes, chutes camusiennes de l’idéal, éclatements du fantasme (Lacan), précipitations de l’impossible, ombres de l’objet déportées.

À mi-chemin peut-être, en théorie et pratique, de la défenestration salvatrice et de la rencontre mortelle : l’espace libre d’une recherche créatrice à venir. Une dialectique en écho aux vitalités résistantes et aux jeux de miroir artistiques, paradoxaux, partout présents.

Monter et /ou descendre ? Une métaphore littéraire, analytique, musicale traversant l’aire créatrice et le travail avec les patients. Entre Éros et Thanatos, explorations morbides et transferts multiples, errances de mort et silences érotiques.

Créer, détruire, perdre, retrouver, partir, s’en revenir, instants suspendus d’éternité… Dans l’existence avec ses manières d’en finir variées, comme à l’opéra avec ses agonies de rêve, comme dans les thérapies sans fin.

Dedans et dehors, en tous sens… Au coeur tragique des choses et de nos « êtres-jetés-au monde » (Freud), peinant à accoucher de soi en se projetant à l’autre. Après tout !