L’art-thérapie… une fenêtre ouverte aux courants d’air

«Il n’est pas d’objet plus profond, plus mystérieux, plus fécond, plus ténébreux, plus éblouissant qu’une fenêtre éclairée d’une chandelle » nous dit Baudelaire. Offrande du feu et du silence, ralenti d’une éclosion, la flamme d’une chandelle derrière cette fenêtre rend visible l’invisible que nous portons, elle symbolise parallèlement le feu que l’on a maîtrisé, elle est vivante et donc perçue de façon positive malgré les ombres qu’elle génère secrètement.

Dans un atelier d’art-thérapie, la feuille de dessin, nue, peut également être associée à cette fenêtre que l’on va ouvrir sur quelque chose qui n’est pas nous ou juste une part de nous, pas tout à fait exacte, un espace vierge qui nous invite à voir plus loin que soi.

Cette invitation à nous relier à ce qu’il y a de plus profond, de plus mystérieux, de plus fécond, de plus ténébreux, mais aussi de plus éblouissant en nous, trouve son dynamisme dans l’acte de création, cette petite flamme qui alimente le besoin de découvrir ce qui se présente comme l’inconnu prometteur d’une révélation.

L’angoisse de la page blanche est bien connue. Les personnes que nous accompagnons connaissent des doutes en permanence et leur insécurité est telle qu’elles ne peuvent oser une expression d’elles-mêmes. Un cadre bienveillant est alors requis pour leur permettre de prendre le risque de s’exprimer et de s’ouvrir à quelque chose d’essentiel qu’elles ne connaissent pas ou qu’elles ont simplement oublié.