Le musée, fenêtre sur la vie

Si l’atelier d’art -thérapie est le cadre par lequel l’ombre se dissipe, laissant entrevoir l’intime du patient à travers sa création, le musée est, lui aussi, vecteur de lumière, au-dedans et au-dehors. « L’oeuvre d’art doit projeter sa lumière, et non l’emprunter » affirmait le sculpteur Henri Laurens. De quelle lumière l’oeuvre d’art est-elle la source ? Peut-elle éclairer le malade et son théâtre d’ombres, à l’intérieur ? Le regard porté sur l’oeuvre participe-t-il de sa « re-création » et de celle du spectateur ? Le récit autour de l’oeuvre, en tant qu’il témoigne du transfert et de la « relation d’objet », peut-il avoir sa place dans la thérapie ? Comment la fréquentation du patrimoine artistique peut-il développer la pensée poétique et la créativité ? De quelle manière le musée constitue-t-il un cadre particulièrement sociabilisant pour le malade mental, comme individu et en tant que citoyen ? Dominique Ponnau, alors conservateur en chef du patrimoine et directeur de l’école du Louvre, définissait ainsi sa mission : « Faire comprendre à l’homme d’aujourd’hui ce lien qui l’unit à l’homme d’hier », sans « la nostalgie frileuse et la rage déracineuse […] qui ne tolèrent ni qu’on espère, ni qu’on se souvienne. »