Les métaphores de l’errance dans L’Embranchement de Mugby de Charles Dickens

« C’est ainsi qu’à l’Embranchement de Mugby, à trois heures du matin passées, par un temps épouvantable, le voyageur s’en alla où le poussaient les intempéries. […] plongeant le regard dans la nuit noire, traversée par les battements d’aile frénétiques d’un ouragan à l’esprit encore plus noir, il fit demi-tour et suivit son chemin aussi opiniâtrement dans la direction où c’était difficile qu’il l’avait fait dans celle où c’était facile. Ainsi d’un pas ferme, il fit allée et venue, en trouvant ce qu’il cherchait puisqu’il ne cherchait rien ». Cet extrait de la première des quatre nouvelles, rassemblées sous le titre L’Embranchement de Mugby (1866), met en scène un voyageur âgé, surnommé Barbox, descendu en pleine nuit sur le quai de cette gare de triage, renonçant ainsi à atteindre sa destination finale. Notre communication se propose de montrer, par-delà le côté mièvre du conte de Noël, en quoi les symboles du noeud ferroviaire et du héros, dénommé, dans la deuxième nouvelle « l’homme au billet pour nulle part », appellent à reconnaître la valeur existentielle de l’errance. Leur puissance évocatrice tient à l’originalité d’une perspective qui, à la différence de nombreux contes suivant les cheminements erratiques du héros à travers forêts, collines, mers et déserts, focalise sur les déambulations de Barbox dans le périmètre restreint de ce carrefour de voies ferrées.

Auteur
Annie Barthélémy
maître de conférences honoraire en sciences de l’éducation
LLSETI université de Savoie-Mont-Blanc
Référence
RA016-12
Errances
Journées de Printemps 2021
Catégories
art-thérapie, psychologie, cinéma, musique
Noms propres
Duchamp M., Hergé, Caravage M., Sadoul N.
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