Il en va du vital, du salutaire et du pardon. Dans ce petit bout d’espace terrien, le malade est calfeutré, soigné, confiné pourrait-on dire aujourd’hui. Cette chambre avec vue sur ses propres abysses mentaux, gouffre de fatigue et de peurs, est le siège, pour un mois au moins, des malades du sang recevant leur greffe de moelle osseuse.
Il en va du vital. Ils ne peuvent sortir, car le dehors est désormais toxique.
Il en va du salutaire, car parmi les nombreuses interrogations qui les accompagnent, ils tiennent, en ressortent debout, probablement grandis.
Comme nous avons « tous une histoire à raconter », il fallait leur donner la parole. Nous avons ainsi créé une fenêtre à crémone musicale où l’on peut raconter beaucoup, mais pas tout. L’objet musical fourni par le musicothérapeute donne au patient le choix de tourner la poignée de la fenêtre de ses souvenirs comme il le désire, à son propre rythme, d’y plonger complètement ou de simplement l’entrouvrir avec pudeur. La vue est souvent heureuse, jalonnée d’événements, vallonnée aussi, et surtout nourrie de l’espoir d’apercevoir l’horizon.
Il en va du pardon. Pourquoi eux ? Ce genre de malédiction n’arrive qu’aux autres. Pourquoi moi ?
Ouvrir la fenêtre, c’est remettre le dedans dans le dehors, remettre la définition de leur soi malade dans ce qu’ils sont hors de l’hôpital.
Auteur |
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Maxime Blanc-Fontes Infirmier D.E, musicothérapeute D.U de Toulouse maximeblcfontes@gmail.com |
Référence |
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RA017-28 Fenêtres Journées d’Automne 2021 |
Catégories |
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art-thérapie, psychologie, cinéma, musique |
Noms propres |
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Duchamp M., Hergé, Caravage M., Sadoul N. |
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