Une fenêtre empoisonnée : le rire au nom de la rose

Élément architectural, ni dedans ni dehors, la fenêtre, constitue un marqueur relatif à la dimension de l’espace, y compris de l’espace psychique. On ouvre une fenêtre comme on ouvre un livre et, en l’ouvrant, c’est à chaque fois tout un monde qui est susceptible d’apparaître et de prendre place. Vers quel monde ouvre le deuxième volume de La poétique d’Aristote, là où il affirme que « l’homme est le seul animal qui rit ? » Souvenons-nous que la Poétique dAristote et notamment le volume qui traite de la comédie et du rire est le seul livre défendu dans l’abbaye du sud de la France en 1327.

Dans cet exposé il s’agit, en ouvrant le livre Le nom de la rose de Umberto Eco, de mettre en perspective le champ de la comédie et du rire en nous penchant sur les pages imbibées de poison de la Poétique qui causent la mort violente de ceux qui entreprennent sa lecture.

L’aptitude au rire est cette expression humaine à laquelle s’adresse la comédie. À travers des énigmes subtiles et ses métaphores inattendues, la comédie nous montre les choses différentes de ce qu’elles sont, comme si elle mentait ; elle nous oblige en fait à les mieux observer.

Quel est cet espace défendu auquel ouvre – telle une fenêtre — l’espace poétique propre à la comédie ?

Auteur
Angélique Christaki
psychanalyste, psychologue clinicienne,
enseignante et chercheure associée HDR
au laboratoire UTRPP de l’université Sorbonne Paris Nord
angelique.christaki@wanadoo.fr
Référence
RA017-24
Fenêtres
Journées d’Automne 2021
Catégories
art-thérapie, psychologie, cinéma, musique
Noms propres
Duchamp M., Hergé, Caravage M., Sadoul N.
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