Après tout, l’inattendu, c’est bien ce qu’attend tout thérapeute. Que « quelque chose », qui ne peut pas se savoir d’avance, émerge de la rencontre avec le sujet. Et que ce quelque chose, surgi à l’insu du sujet mais à la faveur de l’échange transférentiel, puisse faire levier pour l’avancée d’un travail psychique aux effets thérapeutiques.
C’est donc aussi de cette attente que se nourrit le désir de l’art-thérapeute quand il propose aux participants d’un atelier d’art-thérapie de s’y aventurer et de voir ce qu’ils feraient du matériel qui s’y trouve – avec la seule consigne de leur inspiration, ici et maintenant.
Ce serait oublier que le sujet, à qui est proposée cette aventure sans présupposé, suppose, lui, que l’art-thérapeute sait ce qu’il attend…
Mais voilà, l’inattendu ne se produit pas toujours au lieu où, justement, il est attendu.
Non sans provoquer alors tout un questionnement sur les attentes réciproques du sujet et de l’art-thérapeute. Position inconfortable de part et d’autre que d’attendre « on ne sait pas quoi », dont on semble pourtant espérer tant de bénéfices. L’un qui craint de ne pas « faire ce qu’il faut », l’autre qui craint de ne pas avoir la qualité de présence et d’attention qu’il faudrait – ou, pire encore, d’être aveugle à ce qu’il faudrait voir.
Le récit d’une séance, presque immobile, presque silencieuse, où tout a basculé en un très court instant, va nous servir de support à cette réflexion.
Auteur |
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Béatrice Chemama-Steiner psychiatre, psychanalyste beatricesteiner@mac.com |
Référence |
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RA018-11 L’Inattendu Journées de Printemps 2022 |
Catégories |
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art-thérapie, psychologie, cinéma, musique |
Noms propres |
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Duchamp M., Hergé, Caravage M., Sadoul N. |
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