« La qualité d’un homme se calcule à sa démesure », avait dit Jacques Brel.
Certes, car contrairement à l’animal qui n’a que des besoins, l’homme, lui, a des désirs. Et son désir depuis toujours de quérir l’absolu et d’être l’égal de Dieu peut le pousser à des défis démesurés où son narcissisme et son imaginaire sont ses seuls moteurs. C’est d’ailleurs souvent le propre du héros.
Par la suite, que serait l’art sans l’imagination effrénée et démesurée de certains qui repoussent toujours plus loin ou qui transgressent les limites de l’académisme ?
C’est par des exemples concrets, issus de la mythologie grecque (l’hybris de Dionysos, Tantale, Achille, Icare…), de la littérature (Gargantua, Don Quichotte…), de l’architecture (châteaux de Louis II de Bavière, monuments de Gaudi ou du Facteur Cheval…), que nous illustrerons cette apologie de la démesure.
Néanmoins, la démesure inclut en son sein un paradoxe : celui de la fascination et de l’admiration couplé à celui de la peur et du rejet. Se pose alors la question du bien-fondé de la démesure, lors de ses débordements… sans aucune mesure. Cette dernière devient alors le contrepoids nécessaire à la folie, à l’envol transgressif et irresponsable d’Icare avant sa chute et à la mort pressentie. Face à l’impuissance à conjuguer le rêve et le réel, bien obligé alors pour l’homme d’accepter malgré lui ce garde-fou qu’est la mesure…
Auteur |
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Ghislaine Reillanne psychiatre. ghislaine.reillanne@wanadoo.fr |
Référence |
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RA019-05 Mesure Démesure Journées d’Automne 2022 |
Catégories |
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art-thérapie, psychologie, cinéma, musique |
Noms propres |
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Duchamp M., Hergé, Caravage M., Sadoul N. |
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